Epoque : Milieu du 19ème siècle
Matière : Noix de Corozo et fer
hauteur : 5 cm
Longueur : 12,5 cm
Profondeur : 5,5 cm
Etat : Très bon état de conservation
Tabatière en noix de corozo sculptée à la forme d’une coque de vaisseau.
Sabord ouverts, canons sortis, fleurs, feuillages, tableau arrière percé de fenêtres et figure de proue sont les éléments décoratifs de la coque.
Sur le couvercle, Napoléon est sculpté en demi-relief en compagnie un officier supérieur, un soldat de la vieille garde et d’un palmier. Il est représenté debout, dans une posture qu’on lui connait bien, la main droite passée sous son gilet.
La coque est sculptée de rinceaux.
Epoque Retour des cendres – 1840
Travail de bagnard, milieu XIXème ou de prisonnier Napoléonien sur les pontons anglais.
Les « palmiers à ivoire » originaires de la forêt amazonienne donnent des fruits dont la chaire intérieure (albumen), devient en séchant très dure et d’une texture très semblable à celle de l’ivoire. C’est cet ivoire végétal qui est appelé corozo ou tagua est qui est utilisé comme l’ivoire de défense d’éléphant.
Le corozo fut travaillé par les marins et les bagnards ou les prisonniers sur les pontons anglais, qui en firent des petites boites, des tabatières, des râpes à tabac…
Ces derniers la travaillaient pour passer le temps mais aussi et surtout pour se faire un peu d’argent afin d’améliorer leur quotidien. Ces objets en corozo sont des beaux exemples d’art populaire.
En 1865, un vapeur quitte le port d’Esmeraldas, en Équateur à destination de Hambourg. Presque vide, il accepte de prendre à bord une cargaison de tagua. Les Allemands découvrent l’ivoire végétal et commencent en fabriquer des boutons et de petits objets d’ornement.
En Europe, l’origine de la tagua est un secret que les Allemands ne tiennent pas à divulguer, en effet les artisans italiens sont obligés d’aller chercher la matière première jusqu’en Allemagne.
Certains pensaient que l’ivoire végétal provenait d’Afrique. Jusqu’à l’ouverture du canal de Panama, qui augmenta le flux de bateaux dans la région, ainsi des espions purent découvrir que le secret commercial de la tagua provenait de l’Équateur. Des ports de Guayaquil et d’Esmeraldas , la tagua est embarquée vers l’Allemagne, I’Italie, la Grande-Bretagne, la Tchécoslovaquie et la France ; puis plus tard vers l’Argentine et les États-Unis.
Au Japon, on utilise souvent la noix de corozo pour la fabrication de « netsuke », ces petites figurines du costume traditionnel japonais servant de contrepoids aux objets attachés à la ceinture.
Comme il se sculpte bien tout en étant durable, le corozo a été utilisé pour la sculpture d’objets miniatures, ainsi que pour la fabrication de camés et de petits objets de fantaisie.
Le corozo est dur, mais plutôt consistant. il se sculpte, se tourne, se polit presque aussi facilement et finement que l’ivoire. On peut le travailler avec des outils de sculpture de détails, des outils de gravure ou des limes, des râpes, des mèches, etc.
Provenance : Collection particulière