Le site antiquités Marine Arts & Voyages présente des thèmes de collections variés dans le domaine de l’antiquité et de la Marine
Pour vous donner l’eau à la bouche voici ceux qui seront présentés dans le site ;
Curiosités de marine, maquettes de vaisseaux, figures de proue, instruments de navigation, globes terrestres, objets de paquebots, souvenirs de croisière, mobilier de port, travaux de ponton, accastillage d’époque… Qu’elle soit imagée, peinte, photographiée, cartographiée, mais aussi sculptée, modélisée, calculée sous tous les angles, la mer, odyssée de sel et de vent remonte jusqu’à nous depuis la nuit des temps.
Surgit alors une question : Quand on évoque cette spécialité, vaste s’il en est, à quel champ d’action fait-on référence plus exactement ? C’est un peu comme une visite dans un musée de la marine. Prenez n’importe quel musée de province, voire le musée national au palais de Chaillot. Ce qu’on y découvre, c’est l’histoire de notre marine militaire, la Royale, et celle de notre marine marchande. Entre autres grandes traversées, on y fait état des expéditions autour du monde conduites à travers le XVIIIe siècle par La Pérouse, Bougainville, Dumont d’Urville… Près de quoi on trouve des maquettes de navires. Informatives, documentaires, ces pièces d’anthologie témoignent merveilleusement de l’évolution de l’architecture navale.
Un secteur porteur
Reflet aussi fidèle qu’esthétique de l’histoire maritime, les maquettes de bateaux “ont le vent en poupe”, confirme Marc Pointud, expert en marine près de Bretagne Enchères, avec Me Jézequel, qui accueillait en juin 2008 la vente des souvenirs conservés par l’amiral Nomy (1899-1971).
Provenant d’horizons très variés, ces maquettes peuvent être réparties en plusieurs familles. «Pour moi, les plus attachantes sont celles des marins faites à la pointe du couteau et qui sont restées dans leur jus. Il s’agit d’une expression populaire regroupant des travaux de côte ou de bord, et qui se traduisent sous forme d’ex-voto dédiés à la Vierge, de dioramas, de bateaux en bouteille. Des lots le plus souvent datés des XIXe et XXe siècles.»
Plus proches de nous, les maquettes des cargos, vraquiers et autres bananiers font honneur à la marine marchande ; des pièces de baptême longtemps exécutées à trois exemplaires au sein des compagnies maritimes. À l’instar des portraits de bateaux, on les offrait comme suit : une pour l’architecte, une pour le capitaine, une pour l’armateur. Rien à voir avec le modélisme des maquettes dites d’arsenal des XVIIe et XVIIIe siècles, œuvres d’ébénisterie qui précédaient les commandes de l’État et pour lesquelles l’amateur déboursera facilement quelques dizaines de milliers d’euros. Rappelons, par exemple, ce modèle de coque de vaisseau de cinquante canons provenance française fin XVIIIe – début Empire en bois sculpté et ployé à l’échelle d’environ 1/25 avec pièces d’accastillage amovibles, et d’une longueur hors tout de 280 cm, adjugé 30 980 € chez Thierry de Maigret à Drouot en mai 2005.
«Et puis, il y a encore les maquettes blanches, très prisées des collectionneurs. On en distingue deux sortes : d’une part, celles fabriquées en os par les prisonniers français des guerres napoléoniennes sur les pontons anglais ; d’autre part, celles sculptées dans l’ivoire par les artisans dieppois qui travaillèrent l’or blanc importé des côtes de Guinée dès le XVIe siècle.»
À ce sujet, on signalera le chef-d’œuvre attribué à Louis Raymond Henry Brunel (1818-1882) qu’est Le Ville de Dieppe, daté de la première moitié du XIXe et aujourd’hui conservé par le château-musée de Dieppe. Pour information, on rappellera les 12 030 € enregistrés à Drouot-Richelieu par Me Ferri pour une brillante maquette de frégate en os et ébène début XIXe siècle, à l’occasion de la fameuse vente Draeger en décembre 2006, ainsi que les 13 434 € qui ont été remportés par Me Boisgirard pour la maquette du clipper Koningen Emma, datée de la fin du XIXe, en novembre dernier. Enfin, on bouclera ce tour d’horizon avec les maquettes de chantier ou «demi-coques», à l’origine créées comme plans de servitude pour les charpentiers de marine, et désormais dispersées à but exclusivement décoratif. Sans omettre les maquettes-jouets ayant évolué au fil de l’écume et des âges. Au départ, de simples modèles navigants, après coup élaborés avec remontoirs, maintenant téléguidés. Le gros de la flotte pour ces pièces ludiques partant en général autour de 1300-1500 €.
«Dans tous les cas, trois critères essentiels permettent d’établir la cote d’une maquette de navire, précise Patrick Le Goux, expert en objets de marine près de l’étude Couton – Vérac à Nantes : sa taille, ses proportions, la finesse de sa représentation, son époque de création. L’authenticité des matériaux, la qualité du savoir-faire permettant d’affiner l’estimation.»
Larguez les amarres !
La spécialité ne se limite pas aux maquettes. «Outre la peinture de marine et ses peintres officiels, qui constituent un genre à part entière –l’image de marine incluant plus largement les vues de bord de mer, les affiches de voyages et de croisières, les photos d’étude ou de reportage… –, on se passionne toujours pour les instruments de navigation et l’astronomie nautique», reprend Caroline Besson, responsable chez Tajan des ventes d’objets de marine.
Au programme : octants, sextants, chronomètres, graphomètres, boussoles, compas, longues-vues, lochs… Historiquement, ces matériels évoluèrent en parallèle avec une cartographie en deux ou trois dimensions : où l’on reparle des planisphères, planétaires, sphères armillaires, règles éclimétriques et cercles de relèvement… «Au siècle des Lumières, on a produit en France des globes de très belle facture, surtout les ateliers Delisle et de Vaugondy, explique à Paris Me Caste-Deburaux, spécialisée en objets de marine. Tenant leur métier des Hollandais, les Anglais fabriquèrent en revanche des globes de poche, et les Allemands, formés à la même école, inventèrent le «globe muet», qui ne comporte aucune légende, en vue de pouvoir interroger les élèves.»
Bref : en dépit d’un marché de niche plutôt masculin, ces pièces sont négociées en moyenne entre 1250 et 1650 € ; le dessus des enchères atteignant des niveaux réguliers de 2 000 à 3 500 €, y compris des records supérieurs à 50 000 € pour quelques pièces d’exception, comme cette paire de globes céleste et terrestre de Coronelli, vendue 62 400 € à Drouot-Richelieu en novembre 2006 (Mathias – Le Roux – Morel – Baron – Ribeyre & associés). Notons également deux scores sérieux chez Piasa à Drouot-Richelieu en novembre 2008 : le premier pour un atlas de Waghenaer, Le Nouveau Miroir des voilages et navigations…, daté 1600, avec quarante-six cartes à double page montées sur onglets, adjugé 41 000 € ; le second pour celui de Blaeu, Le Flambeau de la navigation (Amsterdam, 1620) et ses quarante cartes marines gravées en taille-douce, enlevé 50 000 €. Même si l’exemplaire de la première édition de Seller, Thornton et Fisher de The English Pilot, the fourth Book, publiée à Londres en 1689, fit avec ses dix-huit cartes et deux cent cinquante-deux gravures sur bois dans le texte la modique enchère de 180 500 € chez Renaud – Giquello et Associés à Drouot en novembre 2006…
L’un des défauts de la marine, paraît-il, c’est que l’on s’ennuie souvent au large ! «Embarqués pour de longs mois en mer, les marins d’antan s’exerçaient ainsi par tradition dans l’art des nœuds, et s’essayaient notamment à la sculpture avec les moyens du bord. À leurs moments volés, ils pouvaient aussi graver des profils dans l’ivoire végétal (noix de corozo) ou des scènes vécues et/ou imaginaires sur des dents de cachalots, de morses, que l’on appelle «scrimshaws», ensuite encrées pour faire ressortir ces griffures incisées à l’aiguille de voilier. On se fabriquait encore des cannes à partir de fanons de baleines, de rostres de narvals ou encore de vertèbres de requins enfilées sur des lames de métal, quand on ne taillait pas une blague à tabac dans une vessie d’albatros. » En tant qu’objets de curiosité, ces souvenirs très appréciés cotent habituellement entre 250 et 2 000 €.