Epoque : 20ème siècle – Année de fabrication 1987
Etat : Très bon état
Matière : Cuivre et bronze
Largeur : 40cm
Hauteur : 44cm
Profondeur : 39cm
Casque de scaphandrier Pied-Lourd russe. URSS, deuxième moitié du XXe siècle.
Casque de scaphandrier ou de Pied-Lourd russe à 3 boulons. Cuivre, bronze et joint en caoutchouc. URSS deuxième moitié du XXe siècle, année 1987. En état de fonctionnement.
Provenance : Collection André LOHER qui l’a acheté vers 2001 à Davis import, néerlandais, qui lui-même achetait du matériel de plongée des pays de l’Est, anciennement du pacte de Varsovie.
Histoire du casque de scaphandrier : André LOHER écrit : « Le vendeur m’a indiqué que ce casque appartenait à la « flotte maritime militaire de l’URSS ». Il était basé au port de Vladivostok, principale base navale de la flotte du Pacifique de 1958 à 1992.
Ce type de casque équipait les plongeurs sous-marins qui effectuaient des travaux en profondeurs dans le port. Il pouvait aussi s’agir d’interventions sous la coque de bateaux militaires.
Casque de scaphandrier ou de Pied-Lourd russe à 3 boulons. Cuivre, bronze et joint en caoutchouc. URSS deuxième moitié du XXe siècle, année 1987. En état de fonctionnement. Dans un état magnifique. Pièce rare, ce casque scaphandrier est dans une configuration de plongée à l’hélium pour les expéditions en eaux profondes. Plaque de constructeur bien nette et très propre en laiton. Trois hublots. Poignée de levage. Encolure en parfait état et entièrement d’origine. Cette pièce de collection nautique est rare en l’état et prisée des collectionneurs.
D’abord il faut savoir que je suis né dans l’hiver 1968 à Boulogne sur mer, port du pas de calais et que la Manche a baigné toute mon enfance, visible de la maison de mes grands-parents.
De plus, les récits héroïques ou fantastiques des plongeurs de Jacques Yves Cousteau à mes oncles qui chassaient en Bretagne les poissons pendant des heures ont rendu la mer comme un terrain où il m’était facile d’y voir l’aventure.
Lorsque j’ai acquis ce casque, ma première idée fut de faire faire des baptêmes pieds lourds comme j’avais pu en faire moi-même au fur et à mesure de mes pérégrinations de plongeurs depuis le milieu des années 80. Je fus très jeune, baigné dans les albums de Tintins et principalement celui du secret de la Licorne qui met en avant le scaphandre pieds lourds avec de superbes planches d’Hergé.
J’ai donc pu faire descendre des gens et moi-même dans les ports d Boulogne sur mer, Calais, Dunkerque et le Havre au début des années 2000. Le contact était facile, j’ai démarré la plongée scaphandre en 1984, je suis brevet d’état d’éducateur sportif 1er degré en plongée subaquatique, moniteur fédéral plongée 2eme degré et classé scaphandrier classe 2 mention B. je pratique d’ailleurs l’archéologie subaquatique depuis 1988.
En 2005, après avoir lu le livre de Jean Dominique Bauby, « le scaphandre et le papillon », qui se déroule dans la ville de Berck où je travaille au musée, je me suis mis en tête de rejoindre la piscine de Berck (anciennement l’Agora, aujourd’hui le Sunset) pour 24h sous l’eau dans environ 2 mètres de profondeur, dans le scaphandre pieds lourds, pendant le temps du téléthon et avec comme ravitaillement en air, une pompe à main appelé brinqueballe qui est actionné par des volontaires tout au long du défi soit de jour comme de nuit.
Une liste avait été faite par mes soins afin de pouvoir compter sur différents groupes d’institutions de Berck comme les écoles de kiné et d’ergo, les écoles de la ville, les structures accueillant des jeunes et moins jeunes handicapés, les clubs sportifs. J’étais entouré d’une dizaine d’amis dont un très cher, Ludovic, qui fut auparavant maitre-nageur dans la même piscine.
Pour les besoins physiologiques, j’étais équipé d’un penilex et d’une poche de deux litres recevant mon urine, un sac à dos de 2 litres contenant de l’eau avec un produit servant pour les efforts de longue durée, j’avais fait mes besoins la veille pour les selles après avoir pris un laxatif puissant utilisé dans le cadre des opérations des intestins. J’avais sur moi une combinaison en polaire ainsi qu’une cagoule car les déperditions calorifiques sont plus importantes dans l’eau que dans l’air. La combinaison de plongée était une combinaison totalement étanche, mains comprises.
J’avais par l’arrière du casque fait installer un micro et des écouteurs qui me permettaient de communiquer avec l’extérieur, ce mécanisme étant tenu par du gros scotch pour éviter que les prises intérieures se défassent (ce qui n’a pas été suffisant pour le micro), le fil était lui-même attachée au tuyau d’air qui était renforcé par un bout de fort diamètre pour me remonter si besoin.
Une planche afin de m’asseoir était installée sous un des plots de la piscine et mes chaussures en plomb avaient été recouvertes de caoutchouc pour ne pas abimer les carrelages du fond.
J’ai démarré ce moment le vendredi 2 décembre 2005 à 14h35 après avoir préparé le matériel dans la piscine le matin et avoir pris un repas au restaurant adjacent avec 1 welsh et 1 bière. La mise en route fut faite sous l’œil attentif du maire de l’époque, Bruno Cousein (et actuel maire de Berck) qui releva ses manches et fut le premier à pomper
Je me suis promené dans cette piscine pendant que le public se relayait pour m’envoyer de l’air et que les proches se mettaient dans l’eau en scaphandre autonome afin de venir me voir à travers ce petit hublot. Je faisais des signes réguliers de la main et parlais au gens qui me demandait mes impressions par le biais des oreillettes et du micro. Mais à partir de 18h, celui-ci se défit par la prise jack intérieure et il me fut impossible de parler même si j’entendais tout ce qui se disait ; bref ma communication ne pouvait plus passer que par mes mains (dans des moufles !) et par une petite ardoise en pvc sur laquelle je pouvais écrire avec difficulté (les moufles) à l’aide d’un crayon de bois.
La soirée et surtout la nuit furent émaillées de différents moments. Je regardais le film le grand bleu qui était projeté sur grand écran dans la piscine, je voyais dans les gradins les couples se composer, je bougeais parfois moins et on m’oubliait suivant les histoires qui se racontait au bord, un peu comme un bibelot qui est là et qui donne l’idée d’être réuni mais qui n’apparait pas avec de la vie, un peu comme la télévision qui tourne allumer en continu dans une maison sans même que l’on regarde vraiment les images.
Et puis aussi, les enfants que l’on m’envoie pour que je ne m’ennuie pas et qui me font faire des morpions à l’infini avec l’impossibilité pour moi de leur dire stop, ça suffit votre sollicitude, je m’ennuie plus à jouer avec vous que de rester dans ma bulle de cuivre. C’est comment déjà ? Ah oui, l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Et puis à ce moment-là, ma vie sentimentale est particulière, je viens de divorcer, j’ai eu un enfant hors mariage qui a deux ans, sa mère, Nathalie, m’écrit par sms mais ma compagne de l’époque (qui deviendra ma femme 3 ans plus tard et me donneras deux filles), a pris mon téléphone portable et a vu qu’il y avait un message de Nathalie, vient vers moi avec le visage de la colère, brandit le sus dit téléphone, me crie des choses que je n’entends pas au travers de la vitre, finis par prendre une tablette pour me demander ce qu’est ce message (que je ne peux lire) et finit par lui répondre par écrit « on verras plus tard », la voit faire demi-tour furieuse et partir, me dire que ben, on verras plus tard car même si elle compte énormément dans ma vie, ce que je suis est ce que je fais dans ce scaphandre…
…sorti de l’eau le samedi 3 décembre 2005 à 14h35, la piscine était remplie de gens venue voir la sortie du scaphandrier (plus e 400 personnes)
Quand je suis sorti la foule m’a d’ailleurs surpris et le bruit qu’elle faisait, l’émotion qu’elle dégageait (je voyais des personnes pleurer, à ma grande surprise), tout cela était fort troublant pour moi.
Par la suite, l’expérience c’est reproduit lors du film « Le Scaphandre et le Papillon ». Film franco-américain du réalisateur Julian Schnabel, adapté du livre « Le Scaphandre et le Papillon » de Jean-Dominique Bauby.
Le tournage a eu lieu en 2006 et le film est sorti en salles le 23 mai 2007.
C’est dans la piscine de Berk qu’une (toute petite) partie du tournage s’est déroulée, notamment avec le casque de scaphandrier russe qui est maintenant le vôtre. »
André LOHER